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Communiqué de presse / bilan d’une politique cyclable annécienne

Voyage dans le temps : retour à l’école

Lors de la campagne des Municipales 2014, Jean-Luc Rigaut (Annecy et président du Grand Annecy), comme Christiane Laydevant (Meythet), Françoise Camusso (Seynod) et Jean Boutry (Cran Gevrier), avaient signé le “Manifeste Vélo : Pour une politique volontariste pro-vélo sur le bassin annécien” de Roule & Co.
Ce manifeste listait une série d’engagements pris par chaque candidat en vue de développer l’usage du vélo pour les déplacements quotidiens des Annéciens.

Alors que la campagne 2020 est déjà bien lancée pour plusieurs listes et candidats, l’heure du bilan est venue. Et force est de constater que, si quelques engagements ont été tenus, le compte est loin d’y être pour l’essentiel des points, et non des moindres.
Certes le contexte est particulier, avec une fusion des communes à mi-mandat. Cette réorganisation a freiné le travail des techniciens de la ville, mais a permis à Jean-Luc Rigaut de prendre la main sur un périmètre plus important et plus cohérent pour l’échelle du vélo. Nous le résumons sur un bulletin de notes où l’élève Jean-Luc Rigaut et son équipe n’obtiennent malheureusement pas la moyenne. (voir PJ)

Ainsi, l’un des principaux engagements pris en 2014 était d’offrir aux Annéciens des infrastructures sûres et efficaces. Nous saluons la quasi-généralisation des double sens cyclables, des sas et des cédez-le-passage cyclistes aux feux ; mais cela est bien insuffisant face à la faiblesse de l’évolution du réseau des infrastructures cyclables pendant ce mandat.
Les quelques nouveaux aménagements réalisés pendant ces 6 années relèvent plus du “saupoudrage” que de la réalisation d’un réseau cyclable cohérent et sans discontinuités pour la ville. Il reste encore trop de points noirs, soulignés depuis des années par les pratiquants et Roule&Co, pour que les cyclistes potentiels de tout âge et de toute expérience se (re)mettent en selle.

Les signataires s’étaient également engagés à activement inciter les Annéciens à adopter la “solution vélo”, à travers des campagnes de communication ainsi que des actions en entreprise et en milieu scolaire. Certains efforts sont louables, comme le déploiement d’une flotte de VAE en location longue durée, mais là encore ils pâlissent face aux insuffisances constatées sur la plupart des engagements pris.
Mises à part les communications occasionnelles sur les médias municipaux, la seule campagne d’affichage concernant le vélo pendant le mandat a fustigé le comportement des cyclistes, plutôt que de mettre en avant les bénéfices de ce moyen de déplacement.
Aucun effort n’a été fait pour inciter parents et enfants à se rendre à l’école à vélo, que ce soit sur le plan de la communication, des aménagements cyclables à proximité des établissements scolaires, ou dans la réduction du trafic automobile à proximité de ces lieux.
Et enfin, pas ou peu de ressources dédiées au développement du vélo à Annecy, ni d’objectif précis d’augmentation de la part modale du vélo, alors qu’il s’agissait du premier élément apparaissant sur le Manifeste Vélo 2014.

Il est regrettable que ces engagements pris par les candidats pendant la campagne n’aient pas été respecté. Ces promesses non tenues ont fait perdre un temps précieux à la ville pour devenir réellement cyclable, et ainsi répondre aux grands enjeux actuels que sont la qualité de l’air, le changement climatique, la congestion ou encore les problèmes médicaux liés à la sédentarité croissante de la population.
Il est encore plus regrettable qu’en parallèle, les efforts aient été concentrés sur l’usage de la voiture, avec une très belle entrée de ville en 2×2 voies sur l’avenue de Genève, un immense chantier sur Epagny Metz-Tessy avec les amis du Département ou un coûteux projet de tunnel sous un Semnoz qui n’en demandait pas tant.

Vous nous trouvez sévères avec l’équipe sortante ?

Malheureusement pas plus que les annéciens !
Les résultats du baromètre cycliste de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) viennent d’être dévoilés. Ils sont visibles sur https://www.parlons-velo.fr/.

Ce questionnaire a été rempli par près de 2000 annéciens entre septembre et décembre 2019. Notons au passage qu’Annecy a été la 2ème ville de France pour son taux de réponse par habitant (preuve que le sujet ne laisse pas indifférent) et remercions la ville qui a joué le jeu en relayant l’enquête sur ses réseaux sociaux.
La note globale diminue, passant de 3.33 à 3.15 par rapport à 2017. 60% des répondants estiment que la situation des cyclistes a stagné ou – pire – s’est dégradée. Annecy reste dans le gros du peloton, sans se démarquer des autres villes comparables alors que le potentiel est là : une ville compacte, des problèmes de pollution et d’embouteillages. Saluons au passage la performance de Grenoble : la politique cyclable assumée fait passer la ville devant Strasbourg – la référence historique française.
Les bonnes notes pour Annecy concernent la possibilité de louer un vélo (bravo pour la flotte Velonecy !), l’instauration des double sens cyclables ou un usage du vélo démocratisé. Mais voilà, les cyclistes jugent sévèrement l’insécurité routière ressentie, que ce soit sur les grands axes ou les intersections. La plus mauvaise note est obtenue sur la sécurité des enfants et des personnes âgées. Or l’enjeu est là : si on veut plus de cyclistes sur la route, il faut qu’ils se sentent en sécurité. Est-ce compatible avec la présence massive de voitures ? Nous en doutons fortement.
Sur le territoire du Grand Annecy, notons également la bonne participation des habitants de 2 autres communes : Epagny Metz-Tessy et Fillières, preuve que le vélo intéresse également en dehors des zones urbaines. On y retrouve les mêmes problématiques d’insécurité routière et la même attente vis-à-vis du vélo.

Alors comment faire ?

Le vélo est un des thèmes forts des élections municipales 2020. Sous l’impulsion nationale portée par la FUB, Roule & Co propose de nouveau aux candidats de s’engager sur une série de mesures qui tendent à rendre la ville plus cyclable. Nous invitons tous les candidats à signer ce questionnaire et informerons bien entendu les électeurs des engagements pris. Chaque citoyen peut aussi s’abonner, sur la même page, pour recevoir les réponses des candidats lorsqu’elles seront publiées. Ce manifeste nous servira de fil rouge pour suivre les élus tout au long de leur mandat.

D’ici là, vous pourrez également venir assister à la conférence d’Olivier Razemon que nous organisons le jeudi 20 février à 19h en salle des Eaux et Forêts à Annecy. Olivier Razemon est journaliste indépendant spécialisé dans la mobilité du quotidien. Collaborant avec le quotidien Le Monde, il est l’auteur du blog « L’interconnexion n’est plus assurée » et de plusieurs ouvrages de référence dont « Le pouvoir de la pédale »

Candidats, engagez-vous !
Electeurs, suivez les nouvelles de Roule & Co !

Bulletin de notes JL Rigaut
Les synthèses du baromètre FUB par ville :
Annecy
Epagny Metz-Tessy
Fillière

Un camion en feu sur l’A41 met en avant la vision passéiste de nos élus

Voici le communiqué de presse que nous avait fait partir aujourd’hui, suite à l’accident de poids lourd sur l’A41 qui a bloqué tout Annecy et une partie de la Haute Savoie

Quand les actualités se télescopent et mettent en avant la vision « passéiste » de nos décideurs.

Ca fait sourire. Ou plutôt ça fait pleurer car ça nous impacte directement pour des années.

Ce matin, Annecy ainsi qu’une partie de la Haute-Savoie sont paralysées par un camion en feu sur l’autoroute, à 10 km au nord d’Annecy. On n’ose pas chiffrer les heures perdues dans les embouteillages.
La même situation s’était déjà produite à l’automne. Un accident sur l’autoroute paralysait Annecy, au moment même où l’agglo annonçait faire marche arrière sur la réalisation de 400m de site propre bus sur l’avenue de Genève. Désespérant…

Aujourd’hui, cette paralysie routière en Haute-Savoie intervient alors que de son côté, le parlement suisse vient de refuser de voter des crédits pour de nouvelles infrastructures routières, préférant miser sur le transport en commun. « La préservation de la qualité de vie a primé sur une vision passéiste de la mobilité. » Voilà comment une large coalition d’associations a salué la décision, mardi soir, du parlement genevois de ne pas voter les 122 millions de crédits pour la réalisation de deux nouvelles routes cantonales (L1-L2) et d’un échangeur autoroutier à Lancy-Sud. A la place, elles souhaitent une relance des transports publics, notamment « la réalisation du barreau sud ferroviaire, reliant Genève à Saint-Julien-en-Genevois ». (source Dauphiné Libéré)

Les faits parlent d’eux-mêmes.
Rappelons simplement que MM Rigaut et Monteil viennent d’annoncer continuer le projet de tunnel sous le Semnoz comme si de rien n’était et que des travaux sont en cours sur l’Ouest d’Annecy pour doubler les contournements routiers.

Bref nous continuons dans une politique de déplacements « passéiste », comme le disent si bien les parlementaires suisses…